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Défense de la Forêt Contre les Incendies : une situation préoccupante

01/06/2002
Au 18 mai 2002 les sapeurs-pompiers enregistrent déjà plus de 744 départs de feux et 2 973 ha détruits sur les départements de la Dordogne, de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne.

Ce nombre important de départs s’explique par des mises à feu d’origine criminelle, en particulier en Gironde avec 483 départs, ce département atteint déjà 41 % du nombre moyen de départs annuels (1166 départs par an en moyenne depuis 1986). Faute de preuves évidentes, environ 60 % des départs sont classés en "causes inconnues". Mais les professionnels savent bien que les départs nocturnes en bord de pistes sans périodes orageuses n'ont rien de naturel. Afin de mettre en lumière l'importance des conséquences de ces actes criminels faudra-t-il allouer des moyens supplémentaires pour affiner les causes d'incendie et en parallèle des statistiques "officielles", tenir un registre avec les causes supposées ? C'est là une piste qu'il faut travailler. Une brigade de recherches de la Gendarmerie travaille spécifiquement sur ces origines de sinistres leur travail a dors et déjà été suivi de deux mise en examens.

La forêt médocaine est une fois de plus fortement sinistrée avec 600 ha brûlés et 298 propriétaires concernés lors des incendies du 28 mars au 4 avril sur le secteur d'Arsac dans le sud Médoc et 1 450 ha brûlés le 23 avril et 109 propriétaires sinistrés sur les communes de Carcans et Hourtin, 28 ha le 17 mai à Hourtin et ce ne sont là que les principaux incendies. Uniquement sur les trois incendies précités, ce sont plus de 4 Millions d'euros de perte sur les 1 182 hade futaie régulière de pin maritime ravagée. Cette estimation tient compte d'une valeur de revente non nulle pour les peuplements de plus de 10 ans.

Ces incendies sont d'autant plus difficiles à combattre que la progression dans les chablis est impossible (33 % de la surface incendiée de Carcans était composés de chablis non exploités). Le feu est très difficile à éteindre en raison de l'enchevêtrement et de l'importance de la masse de combustible au sol. La masse de végétation étant considérable, le moindre apport d'oxygène par le vent active la combustion, celle ci étant d'autant plus soudaine que la combustion incomplète (pyrolyse) des différentes strates de végétation à produit une accumulation de gaz (souvent du méthane) qui s'enflamme lors de cet apport d'oxygène. Se produisent donc des sautes de feux : les particules incandescentes (brandons) sont entraînées par la colonne de convection et retombent en avant du foyer principal. Il faut alors redéployer le dispositif de lutte en fonction de ces foyers secondaires.

Sur l'incendie d'Arsac comme sur celui de Carcans, les Sapeurs Pompiers ont engagé plus de 300 hommes, de la Gironde mais aussi des renforts venus du Lot-et-Garonne, de la Dordogne, de la Charente et des Deux-Sèvres et des unités de la Sécurité Civile(le SDIS des Landes étant lui-même en période à risque très sévère ne pouvait désengager les moyens de son secteur). Qu'ils soient remerciés de leurs engagements et du travail qu'ils accomplissent pour protéger avec les sylviculteurs la forêt d'Aquitaine.

Sur ces incendies les moyens aériens de l'Etat, trackers et canadairs, sont intervenus venant de Marignane (13). Les canadairs sont particulièrement efficaces dans le Sud-Ouest puisqu'il existe de nombreux points d'écopage : Garonne, Gironde, et les grands lacs. Par exemple sur le feu de Carcans les canadairs pouvaient effectuer leurs rotations en 4 minutes en écopant sur le lac de la commune alors que les trackers devaient se poser à Mérignac pour faire le plein d'eau et effectuaient une noria en 20 minutes au moins.

L'état de sécheresse de la végétation est bien sûr un facteur aggravant pour le risque incendie. D'après les informations de Météo-France, à la fin du mois d'avril, les réserves d'eau du sol (réserve utile) était à 50 % de déficit. Cette sécheresse installée depuis septembre 2001 a retardé la pousse des fougères et de la molinie qui n’a démarré que depuis le début du mois de mai. Les précipitations du mois de mai permettent une période d'accalmie mais le déficit est très important et les stocks d'eau seront longs à reconstituer. Il ne faut pas exclure une fin d'été voire un été particulièrement sec.

Source et contact : Association Régionale de DFCI - 6, parvis des chartrons - 33075 Bordeaux Cedex - ardfci@alienor.fr - Site web : www.feudeforet.org


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